Le principe de présomption d’innocence mis à l’épreuve.
Des « affaires » récentes et de plus en plus nombreuses concernant des litiges opposant des entreprises à leur dirigeant polarisent actuellement l’attention des médias luxembourgeois et des réseaux sociaux.
Ainsi les motifs de licenciement circulent en public alors que les personnes concernées n’en ont même pas encore fait la demande ou leur employeur ne les leur a pas encore communiqués dans le délai légal.
Il en est de même d’enregistrements vidéo ou du contenu d’attestations testimoniales faites par des collaborateurs ou des subordonnés des personnes mises en cause.
Cette façon de procéder, voire dérive, devrait mettre pas seulement tout avocat et juriste, mais également tout défenseur de valeurs démocratiques et éthiques extrêmement mal à l’aise.
Elle nuit d’une part aux dirigeants visés par ces mesures disciplinaires et d’autre part aux entreprises qui voient leur organisation et leur fonctionnement internes dévoilés sur la place publique.
Il va sans dire que cela risque de nuire considérablement aussi bien à la réputation de ces organisations qu’à la confiance que leurs clients, leurs membres ou leurs salariés leur faisaient jusqu’à présent.
Lea médias prennent de plus en plus de place dans nos vies. Que ce soit dans la presse écrite, à la radio ou à la télévision, sur les réseaux sociaux ou dans la rue, nous sommes constamment assaillis d’informations, d’avis, voire de « jugements ».
Il est incontestable que les médias et le système judiciaire sont deux piliers essentiels de toute société démocratique.
Les médias jouent un rôle crucial dans la diffusion de l’information et notamment dans la sensibilisation du public aux questions juridiques et judiciaires.
Cependant, les médias ne doivent pas remplacer le rôle du juge dans le système judiciaire !
Les médias ont le pouvoir d’influencer l’opinion publique et de façonner la perception des affaires judiciaires. Leur capacité à attirer l’attention du public et à susciter l’émotion peut parfois conduire à des jugements hâtifs ou biaisés ce qui semble être le cas dans les deux affaires qui préoccupent actuellement le Luxembourg.
En revanche, le rôle du juge est de garantir l’application juste et équitable de la loi en respectant les principes fondamentaux de la justice.
Dans ce contexte, le respect du sacro-saint principe de présomption d’innocence doit rester un défi majeur aussi bien pour les médias que pour le système judiciaire.
Les médias doivent veiller à ne pas préjuger de la culpabilité ou de la responsabilité d’une personne avant qu’elle n’ait été jugée, afin de garantir un procès équitable et impartial.
Il est important de maintenir une séparation claire entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir médiatique pour préserver l’indépendance et l’intégrité du système judiciaire.
Il est par conséquent essentiel que les médias respectent les principes de l’équité, de l’impartialité et de la présomption d’innocence dans leur couverture des litiges nés ou à naître.
Contrairement à ce qui semble être actuellement le cas dans les affaires précitées, les médias ne doivent pas être un pilori national, mais plutôt un moyen de diffuser des informations de manière responsable, éthique et équilibrée !